Nous sommes une famille de 6 qui avons eu le bonheur de vivre sur notre voilier Perla VII durant près d'un an

10 au 12 juin : Réflexion à Sandy Hook – Atlantic Highland

L’ancre est mise, que faisons-nous ici? C’est un endroit parfait pour attendre sa fenêtre météo pour une sortie en mer, mais sinon, il n’y a pas grand-chose. On se rappelle que le but d’être ici, c’est de se reposer. Ce qu’Eric fait sans problème. Pour ma part, comme à l’habitude, je suis incapable de dormir avec les rayons du soleil.

Les filles se lèvent : « Ah, ce n’est pas New York, ça? » Elles savaient qu’il était possible qu’on s’y rende directement. Eh, non, ce n’est pas New York. Elles déjeunent et jouent tranquillement. J’en profite pour écrire dans le calme du matin.

Il fait beau et très chaud. Mais sur l’eau, c’est toujours tolérable. Eric se lève pour le diner et on reparle des différentes options pour aller à New York sans notre boule de mooring de la 79e avenue. Ça nous déprime un peu… passer 3 nuits à New York au mooring coûte moins de 100$, alors qu’une seule nuit à la marna en coûte 130$ US.Peut-être devrions-nous simplement continuer notre route?! Mais, il y a nos attentes, en plus de celles de nos filles…. Ça fait beaucoup trop de déceptions à gérer. New York, c’est le dernier arrêt excitant qui vient clore notre année sur l’eau. Est-ce qu’on peut revenir sans y faire une halte?

On analyse les diverses options qui s’offrent à nous, au-delà des marinas :

Les moorings du côté de Brooklyn à 40 $. Il faut toutefois marcher 30 minutes pour se rendre au métro et faire ensuite environ 50 minutes de métro pour se rendre sur Times Squares.

Les moorings au cœur du quartier des affaires à 75 $. Mais on dit que les vagues sont épouvantables étant donné le trafic maritime et en plus, chaque boule est peu espacée, pas l’idéal pour les voiliers de 40 pieds.

Un ancrage du côté de Sandy hook (Great Kill Harbor). Il faut payer un frais minime pour laisser le dinghy à la marina et ensuite prendre l’autobus vers New York.

Je tourne ça dans ma tête de tous les sens… Je connais mes filles, le 30 minutes de marche pour revenir à notre voilier en fin de journée risque d’être pénible pour Daphné et Florane… À 17 h, non, mais vers 22 h, oui. Et l’idée d’être à New York, c’est justement de profiter des belles soirées. On élimine vite également les moorings du quartier des affaires. Il reste l’ancrage, mais plus j’y pense, plus je n’ai pas envie de faire une heure et plus d’autobus, de risquer d’être coincé dans la circulation… alors qu’il fait 40 degrés. On tourne en rond. Et on ne voit pas de solution. Avec la fatigue, ça n’aide pas.

Il faut bouger un peu, marcher. On connait le coin et ça, ça fait du bien! Je pars avec Alixia et Charline à l’épicerie. On a envie de manger une salade césar au poulet pour le souper. Rien de plus simple aux États-Unis. On marche 20-30 minutes pour se rendre à l’épicerie où l’on trouve bien sûr tout ce dont nous avons besoin. On rejoint Eric, Florane et Daphné qui admirent les belles voitures. En ce beau samedi, il y a un événement spécial à Atlantic Highland : voitures anciennes et musiques. Les filles sont rouges comme des tomates tellement il fait chaud. C’est plutôt étrange de penser que deux jours plus tôt, on avait nos tuques et nos gants sur la plage de Cape May…

De retour sur Perla, on soupe en regardant New York au loin. Est-ce qu’on part demain? Finalement, non. Ça ne donne rien de se presser, on annonce encore une autre journée très chaude et de fortes rafales. Patience. On va vite au lit, on a bien des heures de sommeil à récupérer.

Je me réveille tôt en ce chaud dimanche. La nuit ne m’a pas donné de réponses précises pour New York… mais mon cœur me redit encore et toujours qu’il faut retourner à la 79e avenue. On voulait flâner à New York… et flâner ne s’accorde pas avec une heure de métro ou d’autobus… Je ressors le livre de Luc Bernuy et comme je me rappelais l’avoir lu, il s’ancrait près des moorings. Il indique même que les gens s’y ancrent depuis toujours. Je consulte d’autres guides qui me confirment tous la même chose. J’ai toutefois en tête nos amis de Ma Bulle qui ont eu une mauvaise expérience à l’ancre au tout début de leur voyage. Je n’en connais toutefois pas les détails. Peut-être qu’on peut se rendre à l’ancrage et voir rendu là. Si nous n’y sommes pas à l’aise, nous prendrons une nuit de marina… on resterait alors moins longtemps à New York, mais au moins on serait à l’endroit où l’on veut être.

Tout est déjà analysé lorsqu’Eric se lève. Il est d’accord avec ma réflexion. On partira lundi alors que les vents devraient diminuer.

On profite du dimanche en allant dans un parc pour le bonheur de Daphné et Florane. L’après-midi se déroule sur une petite plage à regarder l’eau brune… on laisse faire la baignade malgré la chaleur. Les filles trouvent du sea glass et en sont bien heureuses! On ne s’éternise pas sur ce sable et on revient sur Perla.

En soirée, on retourne se promener sur la terre ferme. On avance doucement sur le très long quai, c’est beau ici et si calme en soirée! Au fond, cet arrêt était nécessaire pour qu’on se pose doucement. On tourne autour de quelques navires sur leur ber qui attendent leur prochain long voyage…

Et l’on revient sur Perla en admirant encore une fois New York au loin. Daphné et Florane nous demandent de dormir à l’extérieur. Pourquoi pas? La nuit est si belle. Chaleur et aucun moustique. New York disparait au fur et à mesure que la marée baisse. (C’est que nous sommes derrière un mur de roches alors selon le niveau de la marée on voit New York au loin ou non!)

La fin approche, on le sait, on le sent.

Cynthia

Les filles sont rouges-roses comme la voiture!


Atlantic Highland



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